MARCHER
De fatigue en fatigue, je glisse un pied devant l'autre. Je m'étonne du pas régulier, de la foulée généreuse. Rester dans le rythme, coûte que coûte, et économiser le souffle trop court, le souffle trop froid, rester dans le rythme et avec parcimonie accorder sa respiration.
Marcher, marcher et encore avancer, doubler, presser le pas, enjamber, et découvrir peu à peu l'espace.
La ville s'offre à moi. Elle m'appartient, ces rues, ces croisements, ces façades, ces lumières, et quelques gouttes de pluie....
Marcher, marcher et encore avancer, en oubliant le venin qui se distille dans bien trop de paroles bien trop peu réfléchies.
Marcher, marcher et encore avancer, à l'aller, au retour, en avant, en arrière, de droite ou de gauche.
Je marche, je marche et encore j'avance, le nez en l'air, à respirer le même air que tout le monde, comme un partage longtemps oublié, partage définitif et petite chronique ordinaire d'une ville qui se met en branle, se rencontre et se croise. Avec simplicité, je fais le trottoir.
Puis la nuit je m'allonge, et alors je rêve que je marche.
Je rêve de chaleur, de repos mérité, je rêve de ces mêmes espaces dans leur totale vacuité. Mon corps s'allonge et s'étend comme pour aller toujours plus loin.
Et toujours je marche.
Mais vous ne le voyez pas ?
Dans mon immobilité je marche.
Je marche, je marche et encore j'avance.
Marcher, marcher et encore avancer, doubler, presser le pas, enjamber, et découvrir peu à peu l'espace.
La ville s'offre à moi. Elle m'appartient, ces rues, ces croisements, ces façades, ces lumières, et quelques gouttes de pluie....
Marcher, marcher et encore avancer, en oubliant le venin qui se distille dans bien trop de paroles bien trop peu réfléchies.
Marcher, marcher et encore avancer, à l'aller, au retour, en avant, en arrière, de droite ou de gauche.
Je marche, je marche et encore j'avance, le nez en l'air, à respirer le même air que tout le monde, comme un partage longtemps oublié, partage définitif et petite chronique ordinaire d'une ville qui se met en branle, se rencontre et se croise. Avec simplicité, je fais le trottoir.
Puis la nuit je m'allonge, et alors je rêve que je marche.
Je rêve de chaleur, de repos mérité, je rêve de ces mêmes espaces dans leur totale vacuité. Mon corps s'allonge et s'étend comme pour aller toujours plus loin.
Et toujours je marche.
Mais vous ne le voyez pas ?
Dans mon immobilité je marche.
Je marche, je marche et encore j'avance.