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Les jours passent et peu à peu les choses se mettent en place ici. Sans le vouloir, ces quelques écrits laissés ici ou là ont acquis une importance toute personnelle dans ma vie. je pensais faire les choses en dillétant et je me rends bien compte de l'attachement que je porte à présent à ces courts billets, à vos messages rédigés en retours, à vos remarques, à vos mots.
Il est parfois même déstabilisant de partager son imaginaire ainsi, et de se voir en retour, comme des miroirs que chacun tournerait dans ma direction. Le partage ouvre des portes vers d'autres imaginaires, vers d'autres espaces de vie, si différents et si proches.
Je ne parle pas de moi, et je ne parle que de moi. Ambivalence et réelle psychose.
Le travail est honnête. je construis doucement mais sûrement. Je pose pierre après pierre, mot après mot, et je laisse entrevoir, je découvre en douceur.
Ces descriptions non pas physiques, mais psychiques ou mentales, me demande parfois de longues réflexions dans le choix des mots, de l'illustration, comme pour ne pas me mentir, ne pas tromper. Caché dans la marge, mais réel.
Travailleur dans l'ombre d'un écran, je distille mon imagination, mes envies, et peut-être aussi ce petit monde qui est le mien où viennent se perdre en échos mille détails, mille lectures, du son et des regards, mon regard et les votres, regard introspectif et regards inconnus.....
Je ne bâtis pas quelque chose de solide, j'empile plutôt. Parfois même je déconstruis.
Mes briques sont factices, elles n'élèvent pas de mur, jamais, elles s'élancent tout au plus, impalpables, imaginées et imaginaires, elles dessinent peu à peu une architecture interne, celle sur laquelle je me repose, dans un précaire équilibre.
Si parfois je n'existe pas, elles me remettent les pieds sur terre.
Sur le sol, je dessine des partages. Sans arrière pensée, sans calcul, je dessine.
Des partages.
Sans direction , à tous les vents.
Que la vitesse de l'air emporte.
Qui s'écoulent entre mes doigts.
Des partages.