LE CHOIX

Publié le par scape

L'humeur du moment est celle du choix. D'aucuns de vous presser de faire le votre sans attendre...

Droite, gauche, il faut choisir. Un projet de société, un avenir pour la France, oui, ça aussi, il faut le choisir. Les méchants d'un côté, les gentils de l'autre, à vous encore de faire votre choix !!

La bataille fait rage, à chacun de dégainer le premier, de faire valoir ses idées, ses convictions, son bla-bla et bon nombre de platitudes....

Remarquez vos choix, nos choix, n'intéressent finalement pas grand monde. Vous avez envie de l'ouvrir ??....  eh bien attendez un peu.  Pour nos grands décideurs, la presse de toutes catégories se délecte à aligner les sondages les uns après les autres. Un jour blanc, un jour noir,.... bonnet blanc et blanc bonnet !!

Une grande majorité d'entre nous estime que cette campagne présidentielle, ou tout du moins ses balbutiements, sont de bien médiocre qualité. A bien y regarder, en effet, que de platitudes, de petites phrases, de bourdes que nombre de journalistes se gargarisent à nous passer en boucle !!

Faîtes votre choix, faîtes votre choix......

On se croirait au marché aux idées, et c'est à celui qui aboiera le plus fort....

Ce matin , à la radio, un soi-disant philosophe, que je n'apprécie guère, me remettait en mémoire les écrits d'un autre philosophe, qui celui-là a toute ma sympathie....

Je tourne les pages et enfin je retrouve...... une véritable parole politique, une véritable vision :

 

" Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste a empêcher que le monde se défasse. Héritière d'une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd'hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où l'intelligence s'est abaissée jusqu'à se faire la servante de la haine et de l'oppression, cette génération a dû, en elle-même et autour d'elle, restaurer, à partir de ses seules négations, un peu de ce qui fait la dignité de vivre et de mourir. "

Albert CAMUS

extrait du "Discours de Stockholm"

Publié dans Humeurs

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H
Il n'y a plus, à l'ére du tout économique, de vision politique.terrible actualité de Camus, ne pas se bercer de l'illusion de construire, essayer par son vote d'endiguer la décomposition.
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J
Il faudrait envoyer le discours de Camus aux candidats pour qu'ils s'en inspirent... mais pour avoir une véritable parole, il faudrait qu'ils aient quelques véritables visions...
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