en cas de froid

Publié le par scape

Le froid aurait tendance ces derniers temps à me ramollir le cerveau. J'ai la nette impression que mes neurones fonctionnent au ralenti, et pour remédier à cet état de fait, je me suis lancé depuis plusieurs jours dans la lecture à haute dose, et au chaud quand faire se peut !!!

Il y a quelques années j'avais découvert vraiment par hasard le roman d'un auteur français : "Les Coups" de Jean Meckert, et il m'avait fait grande impression. Un style dépouillé, "prolo" et des personnages extrèmement attachants, dans leur quotidienneté et dans leurs problèmes

 

L'année dernière, j'avais découvert avec bonheur que les éditions Joëlle Losfeld avait l'intention de republier cet auteur, et pour commencer d'éditer deux textes de lui : "Je suis un monstre" et  "La marche au canon".

en quatrième de couverture de "Je suis un Monstre" :

"Un adolescent communiste est assassiné par quatre de ses camarades dans une école de plein air en Savoie. Narcisse, le jeune moniteur qui narre l'histoire, décide d'abord de maquiller le crime en accident... ce qui arrange les coupables et le directeur. Mais ce personnage solitaire qui se décrit comme un "monstre", à la sexualité et aux valeurs incertaines, va peu à peu affirmer sa solidarité avec les autres adolescents qui réclament justice et vont jusqu'à la révolte ouverte. Elle sera matée, Narcisse expulsé, restera aux enfants à allumer un incendie vengeur et purificateur."

    

Le style de Jean Meckert peut sembler vieilli ou ampoulé, mais il n'en est rien, c'est au contraire une écriture extrèmement vivante, forte de détails et au style précis. Il s'agit d'une langue comme on ne la parle plus et comme on ne l'écrit plus, mais quel plaisir de lire une telle langue. Elle me résonne pleinement dans la tête et s'associe d'elle-même à une époque, à des films des années 50. J'ai l'impression d'entendre les mots de Meckert à travers les figures cinématographiques de Gabin, de Arletty ou de Jean-Pierre Léaud, époque "Les 400 coups". Il y a du Prévert là aussi, dans la description d'un monde ouvrier, de la vie des "petites gens", de la réalité d'une classe sociale aujourd'hui disparue ou presque.  Comment ne pas penser aussi, dans le cas de "Je suis un monstre", à cette chanson "La chasse à l'enfant" (toujours Prévert) et interprétée entre autres par Marianne Oswald.

Il faut redécouvrir Jean Meckert et l'humanisme qu'il met dans chacun de ses livres. Il s'agit d'un parcours étonnant et qui réserve de belles surprises de lecture.

 

Publié dans Livres

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J
Oui, tu as raison, pour découvrir ou relire Jean Meckert. Je me rappelle bien des "Coups" et notamment de la violence conjugale et de la difficulté de NOMMER son vécu et son ressenti.<br /> Un livre important notamment dans le contexte actuel où on reparle des violences dans le couple...
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