PETITE FIERTE

Publié le par scape

La question fut  posée maintes et maintes fois. Sa répétition me pousse au questionnement et à la déclaration définitive.

Pas de gants, pas de pincettes, allons-y direct : NON je ne me suis pas déplacé dans les rues de Paris Samedi dernier pour la Gay Pride autrement nommée Marche des Fiertés !!

A croire que j'ai commis un crime de lèse-majesté. Je me demande même comment j'ai pu en arriver à la situation suivante, à savoir que dans le regard des gens, dans leur interprétation de votre petite personne, le fait de vous savoir homo conditionne toute une série d'images, toute une série de clichés. C'est un peu comme si la certitude de vous voir parader dans les rues le dernier week-end de juin, correspondait parfaitement à la perception mentale qu'ils se font de vous. Cela les rassure. Vous voilà compris, aimé, accepté, bref vous voilà schématisé, cadré. Dans un autre contexte on aurait presque pu dire : le gendre idéal !!

Eh bien c'est à croire que les croisées du schéma ne me correspondaient pas, une fois de plus.

La Gay Pride est devenue pour moi une vitrine dans laquelle je n'ai pas le goût à m'exhiber. Je ne remets en aucun cas en cause sa légitimité, bien au contraire, mais je choisis sciemment de ne pas correspondre à l'image qu'elle véhicule.

Et puis "fierté" s'accompagne bien souvent de "mal placée" !!

Je n'ai pas non plus envie de rassurer qui que ce soit, ni de donner l'impression que je ne me réalise en toute liberté qu'un jour par an !!

Je n'ai pas envie d'être fier, mais juste envie d'être moi. Les cases que l'on me propose ne rentrent pas dans ma marge, ou vice-versa !!

La "Marche des Fiertés" est aujourd'hui une marque déposée, une véritable société marchande. Une dérive capitaliste comme tant d'autres certes, mais celle-ci ne fait pas partie de mon éthique. La Gay Pride doit être, et doit continuer à exister, mais il est nécessaire de s'entendre avec soi-même, de se respecter, et d'accepter avec soulagement qu'il n'y a aucune obligation à développer et porter au pinacle des tendances  grégaires.

Le refus d'être estampillé me remet dans la marge.

Je m'y complait à dérouter les imaginations pré-formatées.

Publié dans Marge

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P
c'est un peu comme, pardonnez-moi, la coupe du monde de foot-ball.<br /> pourquoi en parler?<br /> et parle-t-on encore ici des derniers sondages politiques ou de la couleur du chapeau d' Elisabeth quoique ce dernier soit toujours pour me plaire?<br /> l'actualité est une machine comme une autre, comme l'eau qu'on nous vend ou le déodorant, mais celui-là sent bon.<br />  
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H
c'est peut être une étape nécessaire comme le MLF pour le féminisme, mais actuellement j'ai suivi le même cheminement que scape comme je l'ai également exprimé sur mon dernier billet.Je ne suis plus partie prenante mais en admets la nécessité pour certains;
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J
Les homos sont heureusement aussi divers que tous les êtres qui peuplent la terre. La Gay Pride a son histoire, comme toutes les fêtes et commémorations : elle a aussi un rôle de mémoire a joué. Ceci étant dit, je ne cautionne pas ce que les médias en retiennent... si les paillettes peuvent être nécessaires pour le côté festif, je regrette que même dans la presse généraliste, leurs faces étincelantes gomment tout le reste : les joies et les souffrances quotidiennes d'hommes et de femmes qui se confrontent - comme tous les êtres humains - à la vie...
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S
Entièrement d'accord avec toi Jean-Yves. Je ne remettais pas en cause d'ailleurs son existence ni son importance dans notre Histoire sociétale et culturelle.<br /> Je déplore simplement le côté obligatoire de la chose, et le fait que cette fête soit devenue la seule vitrine acceptable de l'homosexualité en France, tout ceci accentué par une presse et des médias qui ne fonctionnent qu'avec le seul neurone qu'il leur reste !!!<br /> Enfin tout ceci n'est pas très grave....<br /> Tu sais comme parfois je peux être râleur !!<br />